Une start-up nantaise à la pointe de la technologie cardiaque

Créée en 2018, l’entreprise Procope Medicals vient d’annoncer le lancement des tests de sa prothèse cardiaque sur des cochons génétiquement modifiés, en septembre prochain.
Prototypes d’un coeur artificiel de Procope Medicals. © Procope Medicals
Ce projet est né d’une rencontre entre deux ingénieurs, Samuel Plumejault et Saïd Chabane, avec des chirurgiens cardiaques du pôle chirurgie thoracique et cardiovasculaire du CHU de Nantes. L’équipe compte neuf personnes, dont six ingénieurs, qui travaillent à la conception et au développement d’une prothèse cardiaque unique. « La différence essentielle par rapport à nos concurrents, c’est de pouvoir intégrer la batterie dans le corps du patient. C’est une première mondiale », déclare Stéphanie Gouraud, directrice des Opérations et de la Communication. La particularité de ce dispositif, une pompe qui, à un certain niveau de fonctionnement, va produire sa propre énergie. La prothèse viendra remplacer le bloc ventriculaire, les deux réservoirs qui permettent le reflux et l’éjection du sang à travers l’organisme. « On reproduit la même pulsatilité du cœur humain », informe-t-elle.Pour produire un prototype de cœur artificiel, il faut compter au minimum trois mois, entre la phase d’avant-projet, la conception, l’approvisionnement et le montage du prototype. « C’est de la rétroconception constamment. Nous concevons les prototypes de façon à interchanger les éléments. On améliore constamment chaque composant, dans le but d’atteindre les meilleures performances », indique Joris Thobie, ingénieur en conception et en essai.

Une avancée significative

Cette année, la start-up a réalisé un premier prototype fonctionnel, après avoir réalisé des tests sur un système qui simule la circulation artérielle. La prothèse va maintenant être implantée sur des cochons génétiquement modifiés, avec une croissance ralentie. Un animal choisi pour sa ressemblance biologique avec l’Homme, au niveau de la taille du cœur et du débit sanguin. « Ça va être un gros challenge, une étape importante, ça va être intéressant », s’enthousiasme Antoine Buschiazzo, interne en chirurgie cardiothoracique au CHU de Nantes. Ces tests essentiels vont se poursuivre jusqu’en 2027. Le but est d’améliorer les performances de la prothèse. « Notre objectif, c’est qu’à la fin des es- sais pré-cliniques, on ait suffisamment de bons résultats pour pouvoir légitimement et en toute sécurité amorcer les essais sur l’Homme », précise Stéphanie Gouraud. L'appareil sera disponible à l’issue de ces essais, après avoir obtenu les autorisations de mise sur le marché. Une nouvelle étape qui va nécessiter des fonds. La start-up souhaite en effet lever neuf millions d’euros de financement d’ici 2025.

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