Des robots au service de la chimio
Le CHU de Nantes est le premier hôpital français à se doter de ce tout nouveau robot, IRON 1, fabriqué par la société italienne Loccioni. Un nouvel outil qui va permettre de soulager les préparateurs de traitements contre le cancer.

Une préparatrice en train de ravitailler IRON 1, le robot qui prépare les traitements en chimiothérapies.
© Mattéo Fromy
L’objectif du projet, palier à un retard vis à vis du contrôle des médicaments. Une étape qui demande beaucoup de matériel et d’humains, le service a donc investi dans un robot pour libérer du temps de production au préparateur et le redéployer dans le contrôle qualité. L’effectif, lui, ne baissera pas « on accompagne au contraire l’équipe et on augmente le niveau de qualité de ce qu’on faisait avant, grâce à l’innovation technologique par le robot » déclare Dr Nicolas Cormier, responsable du service depuis cinq ans. Ainsi entre deux et trois préparateurs vont être libérés pour renforcer le pôle contrôle. Le robot fonctionne tout seul pour faire les actes de préparations mais ne se charge pas lui-même, le préparateur apporte les éléments nécessaires : médicaments, poches, seringues, etc. et une fois chargé le robot s’occupe du reste. Sur 48 000 productions (en chimiothérapies), IRON 1 devrait en produire un tier, puis la moitié d’ici deux ans. « Ça répond totalement à notre besoin, un préparateur avec ce robot peut faire 20 000 préparations par an, contre 4 500 préparations seul. On n'est pas là pour faire des économies d’échelles on est là pour améliorer la qualité de vie du préparateur et on est aussi là pour optimiser la prise en charge du patient », informe le pharmacien.
Une formation nécessaire
Cet outil vient également remplacer et soulager. Beau- coup de troubles musculosquelettiques ont été observés chez les préparateurs à cause d’une position assise et des mouvements très répétitifs. Pour prendre en main ce nouvel outil, les préparateurs ont dû suivre une formation d’une semaine « L’acquisition de la compétence se fait assez rapidement et très vite les préparateurs sont autonomes et savent piloter le robot sans aucun problème ». L’outil est composé de deux parties, la première est le bras qui va s’occuper de réaliser tous les gestes de préparations, et à droite une partie carrousel où tous les éléments nécessaires pour 10 préparations vont être chargés, selon la complexité de la préparation le robot va mettre 2 à 10 minutes pour faire une prépa- ration. IRON 1 possède de nombreux contrôles embarqués pour s’assurer que les éléments chargés correspondent au produit final de- mandé. « S'il y a un doute il va nous la présenter et ça sera à nous de confirmer ou non ». En cas d’erreurs, qui sont très rare (2,5%), l’outil le reconnait et jette la préparation.
Un projet comprenant logements et commerces
Avec un métier de plus en plus en danger, ce nouvel outil est le bienvenu pour Nicolas Cormier : « C’est l’avenir de la préparation. Nous on produit de plus en plus de chimio, la ro- botique va nous permettre de continuer à pouvoir faire notre travail, au moins sur cette partie de préparation et de nous, nous, concentrer sur des nouvelles molécules, plus complexes ». Après Nantes plusieurs CHU devrait suivre et se doter de IRON 1 notamment celui d’autres villes comme Brest, Toulouse et Lyon.
Mattéo Fromy